Les hommes sont réputés
« avoir tout le temps besoin de faire l'amour ». Ce n'est
pas vrai. Mais l'attitude de certains hommes donnent en tous cas
cette impression. Quelle explication trouver à ce dérangement ? Car
il s'agit d'un dérangement. L'homme est un animal comme un autre.
Aucun animal n'a envie de baiser spontanément et naturellement sans
arrêts.
Par delà les diverses
explications morales, psychologiques, culturelles, j'en vois une,
intéressante :
Les donneurs de sang
réguliers finissent par éprouver le besoin de donner leur sang.
Sinon ils ne se sentent pas bien.
Notre société, par son
fonctionnement, et en dépit de la mauvaise réputation qu'elle fait
à celle-ci, encourage la masturbation. C'est l'activité sexuelle
masculine numéro un. Très souvent les jeunes gens ne connaissent
durant des années, en qualité de plaisir sexuel, que celui donné
par soi-même.
Ce que les Antillais ont
baptisé : « seul Dieu te voit ». Et que, en argot, on a
baptisé : « la veuve Poignet ».
J'avance une hypothèse :
la fréquence des masturbations est très grande chez beaucoup
d'hommes. Résultat : leur organisme s'habitue à émettre très
régulièrement du sperme, jusqu'à plusieurs fois par jour durant
des années. Ce qui augmente le besoin excréteur.
La culture aidant,
l'homme croit que ce besoin ressenti est celui de « faire
l'amour ». Alors qu'il s'agit le plus souvent du contrecoup de
la pratique intense de « l'amour solitaire ».
Il se sent insatisfait.
Ce qui peut l'amener à harceler les femmes. Aller souvent voir les
prostituées... et tant qu'il n'aura pas compris ce qui lui arrive,
il restera insatisfait.
Et sera contrarié par le
comportement de la masse des femmes qui ne fonctionne pas en
complémentarité de son dérangement et ne répond pas à ses
attentes.
Son organisme, trop
sollicité sans motivations naturelles, pourra également protester à
sa manière. Par exemple, le masturbateur, au bout de décennies de
masturbations régulières, n'aura plus d'érections. Ou alors il ne
ressentira pas grand chose en éjaculant. Ou il n'arrivera plus que
très difficilement à éjaculer, etc.
Se masturber n'est pas
plus répréhensible que boire ou manger. Mais manger trop, ou pas ce
qu'il faut, n'est pas bon pour la santé.
Le « problème du
donneur de sang » fait partie de l'origine de certains malaises
et troubles de la sexualité masculine.
Il n'est pas ici le seul
problème, mais l'un d'eux, très présent.
Et moins l'homme comprend
ce qui lui arrive. Plus il craint ne pas parvenir à la satisfaction.
Plus son problème devient pesant et insupportable.
Et plus son comportement
devient désagréable avec les autres. Et en retour, ceux-ci le
rejettent chaque année un peu plus. Ce qui peut l'amener finalement
à être isolé, amère et découragé.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 13 avril 2013
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