Un des secrets de
Polichinelle les mieux « dissimulés » dans notre société
pourrait porter le nom des « couples inavouables ».
Combien sont-ils en France ? Difficile à dire, mais en tous cas ils
sont certainement très nombreux. Et aussi dans le reste du monde.
Peut-être sont-ils 350 000 en France ? Et des dizaines de millions
de par le monde. Et leurs enfants se comptent par dizaines de
millions... mais quel est donc cet étrange phénomène ? Il s'agit
des couples formés de partenaires apparentés de près qui ont
effectivement des relations sexuelles ensemble. Ainsi : grand-père
et petite fille ou petit fils, grand mère et petite fille ou petit
fils, grand oncle et petite nièce ou petit neveu, grande tante et
petite nièce ou petit neveu, père et fille ou fils, mère et fille
ou fils, oncle et nièce ou neveu, tante et nièce ou neveu, frère
et frère ou sœur. Les combinaisons pouvant se compliquer quand on
dépasse la taille du couple pour rassembler sexuellement plus de
deux partenaires.
Ce genre de couples est
soi-disant impensable, pourtant il est des plus courants et
toujours soigneusement caché. Impossible de déclarer publiquement
de telles unions. Et quand des enfants en sont issus, il est même
précisé par nos lois que la reconnaissance par le père est
interdite, impossible. L'enfant est pourtant là. On préfère nier
officiellement la réalité de son ascendance.
Jusqu'au début des
années 1990, il était courant en France de voir nier l'existence de
ces couples. Nombre d'ouvrages pratiquaient la désinformation en
expliquant que les lois et coutumes interdisent de telles unions et
donc qu'elles n'existent pas. Puis, on a commencé à en parler. Mais
pour créer une nouvelle ligne de négation de la vérité. De tels
couples ne devaient soi-disant exister que par l'effet de la
violence. Il s'agissait de misérables violeurs agressant de
malheureuses jeunes filles.
Quand vers 1970 les
militants de la libération de l'avortement alors interdit en France
ont créé des centres d'interruptions volontaires de la grossesse,
ils ont vu, au nombre de leurs clients arriver de très jeunes filles
qu'accompagnaient leur père. Ils ont pensé avoir alors affaire à
des hommes ouverts d'esprit épaulant leurs filles. Ce n'est que des
dizaines d'années après que j'ai vu apparaître incidemment un
témoignage émanant d'une militante pro-avortement. Elle avouait ne
pas avoir réalisé à l'époque qu'en fait ces hommes qu'elle
croyait ouvert d'esprit étaient responsables de ces grossesses, car
ils couchaient avec leurs filles et étaient bien contents de les
faire ainsi avorter.
Au début des années
1990, en France, le terme « inceste » est devenu synonyme
de viol commis par un parent proche. Aucun autre sens ne lui étant
proposé. A l'origine, le mot « inceste » vient du latin
d'église « incestus », qui a pour signification
« pas chaste ».
C'est seulement il y a
quelques semaines qu'est apparu dans la presse le terme rectifié en
: « inceste consenti ». Ce fut à propos d'un procès à
Amiens où était jugé un père amant de ses deux filles, et vivant
maritalement avec l'une d'elle et leur fils âgé de dix ans. Il
fallait voir les commentaires horrifiés de certains. On avait
l'impression qu'ils auraient préféré que jamais n'éclate au grand
jour cette affaire. Les psychiatres cités à la barre avaient
déclarés notamment qu'il existe des incestes heureux. Entendons par
là, aussi heureux qu'un couple classique qui fonctionne pas trop
mal.
J'ai connu des cas de
couples inavouables : au moins trois père-fille et un frère-sœur.
Un père-fille commencé harmonieusement a duré dix ans. Mais le
père était jaloux et violent. L'autre a duré quelques années et
fini au mariage de la fille. Le troisième couple s'est séparé
quand la fille est partie habiter en province après avoir vécu près
de son père et amant à Paris. Quant au couple frère-sœur il a
duré des dizaines d'années. Les conjoints vivaient ensemble, ne se
sont jamais mariés avec personne ni l'un ni l'autre et n'ont pas eu
d'enfants. Le mari était un homme très connu. Tout l'entourage
savait et faisait comme s'il ne savait rien. Ne comptez pas sur moi
pour indiquer un nom.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 30 décembre 2012
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