Ce sont des individus
qui, sans motif autre semble-t-il, que le « plaisir » de
tuer, tuent le plus grand nombre de gens possible, ou, tout au moins,
un certain nombre de personnes.
Ce comportement bizarre,
je n'ai vu nulle part chercher à lui donner une explication. Je
crois en avoir trouvé une.
Elle m'est venue d'une
conversation avec un brave paysan piémontais, très gentil et
pacifique, pas du tout spécialement violent et plutôt très bien
intentionné envers tous ses semblables.
Un jour, je lui ai posé
la question : « est-ce que tu as déjà tué des animaux ? »
Il m'a répondu : « oui,
j'ai tué des coqs, des poules, des canards, des lapins, et même, un
jour, j'ai tué un veau. »
« Et quelle
impression cela t'a-t-il fait ? » lui ai-je demandé.
« Une impression de
puissance extraordinaire, » m'a-t-il répondu.
Nous avons là
l'explication de la motivation des tueurs en série : ils tuent, car
ils ressentent en le faisant, une impression de puissance
extraordinaire.
Un aspect de ces
inquiétants individus n'a jamais été soulevé à ma connaissance.
Les « grands
conquérants » et nombre d'autres chefs d'états font mourir
des milliers, centaines de milliers, voire des millions de personnes.
Des noms viennent à l'esprit : César, Alexandre le Grand, Gengis
Khan, Timur Lang, Hitler, Staline. Sans compter les complices très
« civilisés » de ces tueurs, par exemple ceux qui
vendaient et entretenaient les machines mécanographiques Hollerith
aux Nazis durant la guerre et vivaient aux États-Unis ou étaient
basés en Suisse. Ces machines servant notamment à planifier les
déportations de Juifs et Tziganes dans les camps de la mort.
Par delà les motifs
officiels invoqués ou la « folie meurtrière » sans
autres précisions, il existe une explication à ces crimes
innombrables. Une fois trouvée, elle paraît évidente, sans être,
bien sûr, la seule. Tous ces chefs d'états, ces « grands
conquérants » aux mains pleines du sang de leurs semblables
assassinés, et beaucoup de leurs complices, sont également des
tueurs en série.
Car ils recherchent, eux
aussi, à travers leurs crimes, une sensation de « puissance
extraordinaire ».
On peut rechercher aussi
cette sensation en prétendant posséder le plus d'argent, de pouvoir
ou de conquêtes sexuelles possible. Ou en en privant le plus grand
nombre de gens considérés comme « concurrents ». Se
sentir plus grand que ce qu'on est en habitant une maison trop grande
pour soi, confère aussi à certains cette sensation de « puissance
extraordinaire ». Cette maison trop grande pour soi porte le
nom de « villa », « hôtel particulier »,
« gentilhommière », « château »,
« ministère », « palais royal »,
« impérial », « présidentiel ». Pourquoi
chercher ainsi à se sentir doté d'une imaginaire puissance
extraordinaire ? Parce qu'on se sent petit et misérable. Tous ces
gens dérangés sont des ratés, des malheureux, qui propagent le
malheur et la misère autour d'eux.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 10 novembre 2012
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