jeudi 3 décembre 2015

477 Conception d'un restaurant à cuisines humanistes

Dans un restaurant, on trouve des cuisiniers, des aides cuisiniers et des serveurs, c'est-à-dire le service de cuisine et le service de salle. Je n'ai pas d'idées pour améliorer le sort du service de salle, mais pour celui de la cuisine oui.

Qui reste le plus longtemps dans un restaurant ? Les clients ou les employés de la cuisine ? Ce sont ces derniers, évidemment. Donc c'est à eux qu'il faut la situation la plus confortable possible, ce qui rendra leur travail plus facile et améliorera leurs résultats. Quand on travaille dans de bonnes conditions on fait mieux les choses.

C'est pourquoi ce sont les cuisines qui doivent avoir la place d'honneur dans un restaurant, soit à l'entrée-même du restaurant, avec ouverture sur l'extérieur et lumière du jour. De larges baies vitrées permettront aux employés des cuisines d'être au contact de l'extérieur tout en travaillant. La clientèle, elle, verra ce qui se confectionne, comment, dans quelles conditions. Finies les arnaques aux sachets en plastiques tout prêts et ébouillantés, vidés dans une assiette et présentés fallacieusement comme si c'était mitonné en cuisine ! Finies, les cuisines sales ! La propreté, l'authenticité et l'identité des cuisiniers seront visibles aux yeux du public.

Le restaurant où il sera invité à manger se situera en arrière des cuisines. S'il ne bénéficie que de la lumière artificielle, ça n'est pas grave : ça ne dure que le temps d'un, repas.

Quand ce sont des restaurants usuels, des self-services, par exemple, leur décoration est fréquemment tout à fait quelconque. Et c'est bien dommage. J'en ai vu et apprécié un exemple contraire à Turin il y a environ vingt ans. Situé pas loin de la place principale de la ville, c'était un self-service tout à fait classique et de bonne qualité. J'y ai mangé deux fois au moins. Mais quelle décoration ! On aurait cru se trouver déjeunant dans un musée, au milieu d'œuvres d'arts précieuses ! C'était d'excellentes copies de sculptures ou peintures, agencées avec goût.

Cette expérience m'a enseigné une chose : c'est une réussite que d'aménager avec autant d'attention qu'un musée un lieu où on vient simplement manger avant de retourner travailler. C'est une détente et un plaisir que se retrouver à cette occasion au milieu d'un décor si riche, raffiné et inhabituel.

Je n'ai pas connu d'autres exemples similaires. Mais celui-là, je ne l'ai pas oublié.

Ces réformes de bon sens de l'aménagement des restaurants me rappellent une idée que j'ai eu il y a des années concernant les salles de bals. Dans celles-ci on est invité à transpirer. Pourquoi ne pas leur accorder les commodités des salles de sports ? C'est-à-dire doter ces lieux de distractions de vestiaires spacieux et douches ? Ce serait très sain et agréable de disposer en ces lieux de telles installations. Plutôt que de devoir repartir, souvent la nuit et l'hiver dans le froid, avec des vêtements trempés de sueur !

Il existe des traditions, des habitudes, qu'il serait bon de bouleverser, concernant l'agencement de nombre de lieux de vie dans notre société. Sans parler, par exemple, des vêtements usuels qu'il faudrait complètement repenser en fonction du confort réel de ceux et celles qui les portent.

La couleur aussi est une des grands oubliées de la décoration et des créations vestimentaires. Notre époque, à plus d'une raison de se trouver qualifier d'époque triste. Alors que la couleur pourrait être présente partout, elle est bien souvent chassée au profit de palettes de tons ternes, de gris, de marrons, de noirs. Mais pourquoi diable assimiler les couleurs du deuil à « l'élégance » ?

Basile, philosophe naïf, Paris le 3 décembre 2015

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